À Vernon, fief politique de Sébastien Lecornu, son parcours du militant local au ministre macroniste divise. Portrait d'un opportunisme politique symptomatique de notre époque.

À Vernon, ville normande où Sébastien Lecornu a fait ses premières armes politiques, son parcours suscite autant d'admiration que de méfiance. Comme tant d'autres figures du macronisme, ce jeune loup aux dents longues illustre parfaitement cette nouvelle classe politique qui préfère les arrangements de couloirs à la fidélité idéologique.
Élu maire à 27 ans, Lecornu a rapidement démontré son talent pour les virages politiques opportuns. D'abord fidèle à Bruno Le Maire, puis soutien de François Fillon avant de rejoindre le navire Macron quand les vents ont tourné - un parcours qui rappelle étrangement ces élites déconnectées qui naviguent au gré des opportunités plutôt que des convictions.
"Son métier, c'est la politique. Il n'en connaît pas d'autre", glisse son ancien adversaire socialiste Philippe Nguyen Thanh, dans une observation qui en dit long sur le profil de ces professionnels de la politique.
Si certains Vernonnais comme Agnès, retraitée rencontrée sur la place de l'hôtel de ville, saluent son "toupet" et son énergie, d'autres s'interrogent sur l'utilisation de Vernon comme simple marchepied vers les plus hautes sphères du pouvoir. À l'image de ces élites qui délaissent l'excellence française au profit d'une carrière personnelle, Lecornu n'aura passé que trois ans à la tête de la ville avant de poursuivre son ascension.
Sa stratégie de conquête du pouvoir local - porte-à-porte intensif, livre programmatique distribué à 12 000 exemplaires - révèle une machine politique parfaitement rodée, mais pose la question de l'authenticité de l'engagement local face à des ambitions nationales évidentes.
Un nourrisson de 8 mois meurt à Chateaubriant, victime d'un rare 'crime de délaissement'. Les parents sont écroués et les quatre autres enfants placés en urgence, tous en état de grave négligence.