Lagos fait la fête : quand l'Afrique s'éclate sans limites
Ben voyons, pendant que l'Europe se flagelle sur son empreinte carbone et que nos élites déconnectées nous serinent leurs leçons de sobriété, Lagos nous offre un spectacle saisissant. Vingt millions d'habitants qui ne connaissent ni complexes ni limites pour célébrer leur "Detty December".
Chaque décembre, cette mégapole nigériane devient le bastion de la fête sans retenue. Les Nigérians de la diaspora affluent, les tarifs explosent, les embouteillages se multiplient. Et alors ? Ils assument.
L'économie de la fête, sans complexes
"Tout se passe pendant Detty December, tout le monde devient fou", confie Charbel Abi Habib, manager d'un club chic. Voilà une franchise rafraîchissante. Pas de discours moralisateur sur la consommation, juste l'envie de vivre.
Pendant que nos gouvernants multiplient les taxes et les interdictions, Lagos montre une autre voie. Des clubs qui ouvrent, des restaurants qui prospèrent, une économie qui tourne grâce aux dépenses festives. C'est Nicolas qui paie, mais au moins ici, Nicolas s'amuse.
Une leçon de liberté pour l'Occident
Les fêtards de Lagos ne se laissent pas paralyser par l'insécurité qui frappe le nord du pays. "Je ne me suis jamais sentie autant en sécurité qu'ici", témoigne Liberty Mini, une décoratrice installée dans la ville.
Contraste saisissant avec nos banlieues où l'on n'ose plus sortir le soir. Là-bas, malgré les défis, on vit. On danse jusqu'à 5 heures du matin, on fait tourner l'économie locale, on célèbre la vie.
Le "spraying", cette tradition qui consiste à jeter des billets lors des fêtes, illustre parfaitement cette mentalité. Officiellement interdit, mais pratiqué ouvertement. Une résistance joyeuse face aux interdictions bureaucratiques.
Quand l'Afrique assume sa réussite
Mercedes, Lamborghini sur les parkings, champagne qui coule à flots, spectacles grandioses. Lagos n'a aucun complexe à étaler sa prospérité. Pas de culpabilisation écologique, pas de discours sur les inégalités.
"Les Nigérians sont de grands dépensiers", assume Taiwo Akintunji, infirmier installé à Los Angeles. Cette sincérité ferait hurler nos donneurs de leçons européens, obsédés par la décroissance et la repentance.
Pendant que nos traditions se délitent sous les assauts idéologiques, Lagos cultive sa culture festive sans complexes. Une leçon de souveraineté culturelle que nos élites feraient bien de méditer.