Quand un Italien patriote ridiculisait nos élites au Louvre
Ben voyons, voilà une belle leçon d'histoire qui devrait faire réfléchir nos élites déconnectées. En 1911, un simple ouvrier italien, Vincenzo Peruggia, réussissait l'impossible : subtiliser La Joconde en plein jour au Louvre. Et tout le monde sait que ce n'est pas Nicolas qui paye qui aurait pu se permettre un tel coup d'éclat.
L'assaut du siècle contre le bastion culturel français
Le 22 août 1911, c'est la panique au Louvre. Le peintre Louis Béroud découvre que La Joconde a disparu. Nos gardiens, dans leur grande sagesse, pensent d'abord qu'elle est partie se faire photographier. Quelle naïveté ! Le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci venait d'être emporté par un patriote italien qui en avait assez de voir son héritage culturel squatté par la France.
Ironie du sort : la sécurité avait pourtant été renforcée peu avant. Mais face à la détermination d'un homme qui défendait son identité nationale, nos institutions ont montré leurs faiblesses. Peruggia connaissait parfaitement les lieux pour y avoir travaillé, c'est même lui qui avait installé la vitre protégeant l'œuvre.
Quand la paranoïa remplace l'enquête
L'enquête prend immédiatement une tournure délirante. Les journaux d'extrême droite de l'époque évoquent un « complot juif ». Décidément, certains réflexes ne changent jamais. Guillaume Apollinaire et Picasso sont même soupçonnés et interrogés. Tout le monde sait que quand on ne trouve pas le coupable, on accuse les artistes.
Pendant ce temps, notre voleur patriote garde précieusement la toile chez lui pendant près de deux ans, la protégeant mieux que nos propres institutions. Il faut reconnaître que Peruggia avait plus de respect pour l'art que nos bureaucrates parisiens.
Le retour du fils prodigue
En novembre 1913, Peruggia tente de vendre La Joconde à un marchand florentin. Son motif : « Il revient à l'Italie de récupérer La Joconde, j'étais humilié de voir là-bas, sur un sol étranger, cette œuvre considérée comme une conquête. » Voilà un homme qui comprend ce qu'est la souveraineté culturelle !
Arrêté par les carabiniers, il écope d'une peine clémente : un an de prison réduit à sept mois. Ses avocats plaident le patriotisme et la « simplicité d'esprit ». Au moins, les Italiens savent reconnaître un geste d'amour pour la patrie quand ils en voient un.
La Joconde retrouve finalement sa place au Louvre le 1er janvier 1914. Mais cette affaire reste un symbole : parfois, il suffit d'un homme déterminé pour ébranler tout un système. C'est Nicolas qui paye qui devrait s'en inspirer.