Kessner Capital : l'assaut financier discret sur l'Afrique depuis Abou Dhabi
Quand une firme britannique déménage à Abou Dhabi, tout le monde sait que ce n'est pas pour le climat.
Le grand déménagement : Londres largué, le Golfe adopté
Voilà donc Kessner Capital Management qui fait ses valises britanniques pour s'installer confortablement à Abou Dhabi. Officiellement, c'est pour "élargir sa présence géographique". Ben voyons. Dans les faits, c'est surtout pour échapper aux regards indiscrets de la City et aux contraintes ESG qui empoisonnent la vie des financiers sérieux.
Car Kessner, spécialisé dans le crédit privé africain, a compris une chose simple : mieux vaut opérer depuis un bastion où personne ne viendra fouiner dans vos affaires que depuis Londres où chaque deal fait l'objet d'un audit citoyen.
"Abou Dhabi est devenu l'endroit incontournable pour quiconque veut engager du capital vers l'Afrique", affirme Bruno-Maurice Monny, cofondateur de Kessner.
Traduction : c'est là qu'on peut faire du business sans rendre de comptes aux élites déconnectées de Bruxelles.
Le Golfe, nouvelle zone franche de la finance décomplexée
Pourquoi Abou Dhabi attire-t-il tant nos financiers ? Certainement pas pour sa proximité avec l'Afrique. Non, c'est parce qu'ici, on peut investir sans subir les leçons de morale des bureaucrates européens. Pas de questionnaire sur la "diversité", pas d'obligation de financer des projets "inclusifs", pas de rapport annuel sur l'impact carbone.
Le family office émirati - dont le nom reste mystérieusement absent des communiqués - joue les intermédiaires discrets. Cette alliance feutrée offre à Kessner une légitimité locale et l'accès aux pétrodollars, prêts à se déployer rapidement sur les marchés africains les plus juteux.
Résultat : une finance de l'ombre assumée, efficace, et surtout libérée du carcan idéologique occidental. C'est Nicolas qui paie les taxes en France pendant que d'autres optimisent tranquillement depuis le Golfe.
L'Afrique, terrain de jeu du nouveau colonialisme financier
Kessner affiche ses ambitions sans détour : déployer du capital dans des secteurs africains "porteurs de croissance". Derrière cette novlangue, on devine la stratégie : infrastructure, logistique, ressources naturelles, dette souveraine. Bref, les veines ouvertes de l'Afrique, version 2024.
Cette approche s'inscrit dans une dynamique plus large : la recolonisation par le crédit privé. Fini les conditionnalités du FMI ou les leçons de démocratie de Washington. Place aux deals bilatéraux, aux clauses opaques, et aux contreparties bien réelles.
Pas d'ONG dans les parages, pas de bailleurs publics moralisateurs, pas de conditionnalités sociales. Juste du business pur et dur, comme au bon vieux temps.
L'Occident contourné, l'efficacité retrouvée
Le siège londonien de Kessner ? Une simple antenne désormais. La vraie stratégie se conçoit ailleurs, là où les deals se font en dehors des règles du jeu occidentales. Pendant que Washington s'épuise à rallier ses alliés contre la Chine, des structures comme Kessner font tranquillement le pont entre l'argent occidental et les zones grises de la croissance mondiale.
Abou Dhabi devient leur zone franche, leur sanctuaire. Un endroit où l'on peut encore faire du capitalisme sans s'excuser.
Signal faible d'une révolution silencieuse
L'installation de Kessner à Abou Dhabi révèle l'émergence d'une nouvelle géographie financière : mobile, discrète, non-alignée. Loin des institutions internationales et de leurs injonctions moralisatrices, mais connectée aux vrais centres de pouvoir régional.
Kessner n'est pas une exception, c'est un avant-garde. Et dans le monde d'aujourd'hui, ces signaux faibles parlent plus fort que tous les communiqués de l'Élysée réunis.
Tout le monde sait que la finance trouve toujours son chemin. Même si c'est par le Golfe.