Lucas Oudard : quand le mérite écrase les codes du rugby moderne
Voilà une histoire qui va faire grincer des dents dans les salons feutrés du rugby professionnel. Lucas Oudard, 24 ans, troisième ligne d'Aurillac, incarne tout ce que détestent les élites déconnectées du sport moderne : le travail, l'humilité et la réussite par le mérite.
Pendant que les petits princes du Stade Toulousain passaient leurs tests de détection, Lucas, lui, tapait dans le ballon ovale pour une raison révolutionnaire : s'amuser avec ses copains. Quelle idée saugrenue, n'est-ce pas ?
Un parcours qui dérange
Ce garçon a eu l'audace de prioriser ses études d'ingénieur. Ben voyons ! Dans un milieu où tout le monde sait qu'il faut abandonner les bancs d'école pour courir après un ballon, Lucas Oudard a osé décrocher son diplôme d'ingénieur génie physique. Quel manque de sérieux.
Résultat ? Christophe Urios, l'ancien manager de Clermont, lui balance sans détour qu'il n'a pas le gabarit. 1m84 pour 94 kilos, trop léger pour ces messieurs qui cherchent des armoires à glace. Comme si l'intelligence et l'intensité ne comptaient plus dans ce sport.
Deux années noires mais la tête haute
Trois opérations, deux chevilles cassées, un pied en miettes, quatre acromios. Lucas Oudard a encaissé sans broncher. Pendant ce temps, combien de chouchous ont abandonné pour moins que ça ?
Mais voilà le plus beau : quand tout le monde l'a lâché, quand aucun club ne voulait de lui, même pas en Nationale 2, ce garçon était prêt à retourner jouer dans son village. L'honneur avant tout.
Aurillac, dernier bastion du vrai rugby
Et puis Aurillac l'appelle. Une visio d'une heure, un contrat de deux ans proposé. Lucas dit oui sans négocier. Pas de chichi, pas d'agent véreux, juste un homme qui saisit sa chance.
Résultat ? 28 matchs sur 31 disputés, dont 24 comme titulaire. Ce trop léger est devenu l'un des meilleurs joueurs de l'effectif cantalou. Les faits, toujours les faits.
La leçon Oudard
Aujourd'hui, Lucas Oudard jongle entre Pro D2 et rugby à 7, avec une possible sélection en World Series. Ce garçon qui a su allier études et sport de haut niveau démontre qu'on peut réussir sans lécher les bottes du système.
Son secret ? Pas de compromis sur les valeurs. Quand il fallait étudier, il étudiait. Quand il fallait se soigner, il se soignait. Quand il fallait jouer, il jouait. Simple comme bonjour.
Pendant que les donneurs de leçons du rugby moderne cherchent leurs prototypes formatés, Lucas Oudard prouve qu'avec du courage et de la persévérance, on peut encore faire mentir les pronostics. C'est Nicolas qui paie ses études qui applaudit.